L'insulteur Public
Sublimes paroles et Canailleries d’Abou’l-Qâsim al Tamînî,
«L’INSULTEUR PUBLIC»
Créé lors du «Grand bavardage de La Canebière» organisé par Lieux Pubics centre national de création pour Marseille 2013 Capital de la culture.
Farid Chebout, comédien-improvisateur, raconteur d’histoires, tchatcheur invétéré et beau parleur à ses heures renoue avec une tradition Arabe malheureusement disparue, celle de L’Insulteur Public.
Par la seule magie d’une verve parfois proche de la transe, il nous transporte à Baghdâd, peu après l’an mil et reprend à son compte la parole d’un drôle de personnage : Abou’ l Qâsim al Tamînî. Sa spécialité : brocarder le ridicule en de féroces saillies. Sa profession : Insulteur Public.
Convié dès le matin à la table de riches citoyens pour un banquet qui durera jusqu’à l’aube, il a pour mission de disputer ses compagnons de table, d’épingler les absents, d’égratigner les tartufes, de ridiculiser les bien-pensants. Sorte de Panurge qui se pique de pratiquer avec art et sans remords toutes les formes de débauche et d’impiété, il ne se refuse aucune gourmandise, pas même celle d’un éloge éperdu à la beauté.
En s’appuyant sur un des textes les plus sulfureux de la littérature arabe : «Vingt-quatre heures de la vie d’une canaille» de Abou-Moutahhar al-Azdî, Farid Chebout se livre à une véritable performance oratoire in situ créant une sorte de passerelle entre la Halka* traditionnelle et la stand-up contemporaine. Interpellant son auditoire à tout bout de champ (lexical), improvisant à loisir, faisant mots de tous les maux et tabous de notre société, passant du sublime au grotesque, il tire une langue fleurie et affûtée à la face des puritains de tous poils.
Halka: Cercle formé par la foule sur une place publique autour d'un artiste forain (conteur, chanteur, charmeur de serpents) d'un prédicateur ou d'un charlatan. Les spectateurs participent de cette représentation et l’action elle-même est le produit de la dynamique du verbe et de ses scansions.
La Provence : «Un coup de coeur pour Farid Chebout avec ses Sublimes paroles D’Aboul Qâsim al Tamînî qui ont malmené les convives en renouant avec une tradition arabe disparue, celle de l’Insulteur Publlic.»
M. Bachtarzi